4. Glossaire militaire de la fortification bastionnée (XVIe-XVIIe siècles)
Affût :
assemblage, en bois puis en métal, supportant le tube d’une arme à
feu lourde, au moins lors du tir.
Accès :
point d’entrée dans un ouvrage, une forteresse ou une citadelle,
qui par nature et par fonction demeure un point sensible. Outre les
portes, herses et ponts-levis, on y construit des « dehors »
avec chicanes et embrasures pour assurer le flanquement réciproque.
Acropole :
au sens littéral, ville haute et, par suite, ville fortifiée.
Angle
flanquant : angle par lequel le flanc d’un bastion se
rattache à la courtine.
Angle
flanqué: angle formé par les deux faces d’un saillant et qui
en constitue la « pointe ».
Angle
mort : zone non atteinte par les projectiles des tirs
directs ; leur trajectoire étant rectiligne, l’assaillant se
met à l’abri dans un angle mort avant un assaut, pour entreprendre
une sape ou un fourneau de mine ; le défenseur doit s’assurer
de n’en laisser aucun.
Anses
de manœuvre : arcs fondus avec la bouche à feu, à hauteur
de son centre de gravité, pour en faciliter le soulèvement.
Appareil :
technique pour tailler, disposer, dresser et assembler les blocs de
pierre constituant un ensemble maçonné ; suivant la manière
dont les pierres sont agencées, on distingue appareil irrégulier ou
régulier, polygonal, en arête de poisson, en carreaux et boutisses,
en moellons dressés, ou en pierres de taille ; dans le cas d’un
parement en pierres de taille, on parle de petit appareil (<10cm),
de moyen appareil et de grand appareil (>60cm), suivant la hauteur
des blocs de pierre.
Arase :
en maçonnerie, assise permettant de retrouver l’horizontalité
d’un mur ; araser est l’action de mettre à niveau un
mur pendant sa construction, qu’il ne faut pas confondre avec
déraser.
Arc :
construction en maçonnerie disposée suivant une courbe formée
d’une ou plusieurs portions de cercle; il existe un grand nombre
d’arcs qui portent des noms différents selon le courbe qui les
engendre; un arc en plein cintre est généré par une seule
portion de cercle ; un arc brisé est tracé à partir de
deux portions de cercle opposés qui se rejoignent à la clef.
Archère :
meurtrière en forme de fente verticale, étroite et longue, aménagée
dans un mur pour permettre le tir aux armes à corde, arc ou arbalète
(artillerie neuvro-balistique).
Armée
de secours : dans tout siège, une armée de secours est
attendue dans les trois mois afin qu’elle débloque de l’extérieur
les assaillants malgré la ligne de circonvallation et puisse faire
pénétrer dans la citadelle assiégée renforts, munitions et vivres
par la porte dite « du secours ».
Arquebuse :
première arme à feu portative montée sur un fût, appuyée pour le
tir sur une fourche, utilisée de la fin du XVe au début du XVIIe
siècle; elle utilise la déflagration de la poudre allumée soit par
une mèche soit à l’aide d’une roue dentée ou rouet (arquebuse
à mèche, à rouet) ; sa cadence est d’un coup toutes les
cinq minutes.
Arquebusier :
cavalier ou fantassin armé d’une arquebuse ; les premières
compagnies d’arquebusiers sont formées en France en 1525 et
dispaissent avec l’apparition du mousquet.
Arsenal :
terme d’origine arabe désignant le lieu de fabrication,
d’entretien et d’entrepôt des armements d’une garnison.
Atlas :
recueil de cartes ou de plans concernant un pays ou un type de
constructions ; élément fondamental de la documentation
préparée avant une campagne.
Baïonnette :
petite épée, ou coutelas, se fixant à l’extrémité du canon
d’un mousquet ou d’un fusil ; les premières baïonnettes,
signalées à Bayonne dès 1550, étaient montées sur une tige en
bois, qui s’emmanchait dans le canon ; en 1703, Vauban fait
adopter la baïonnette à douille, qui permet de charger, puis de
tirer et en fait doter toute l’infanterie.
Bandeau :
assise de pierre saillante, à profil rectangulaire, formant une
bande horizontale continue le long d’un mur, destinée à protéger
le mur du ruissellement des eaux de pluie ; pourtournant
horizontalement un édifice, il est souvent employé pour en marquer
les différents étages.
Banquette :
emplacements surélevés établis le long et en contrebas des
parapets où se déploient les soldats armés de fusils ou mousquets
et les canons en positions de tir.
Barbacane :
ouvrage avancé bas construit en avant de la porte d’un château
fort ou d’une fortification pour en défendre l’accès.
Barbette,
Tir en barbette : tir d’armes à feu à l’air libre
au-dessus du parapet remparé dépourvu d’embrasures, de créneaux
ou de meurtrières.
Barlong :
plan quadrangulaire irrégulier et allongé dont le petit côté se
présente de face.
Basse-cour :
espace situé dans l’enclos castral à l’intérieur des murs de
défense, en général entre la première et la seconde enceinte,
séparé du coeur du château fort et autour de laquelle étaient
groupés les dépendances : écuries, magasins et fours à
pain ; certaines basses-cours sont devenues des bourgs castraux.
Bastide :
dans le Sud-ouest de la France, nom donné à des agglomérations
fortifiées, créées à partir du XIIIe siècle ; elles sont
caractérisées par un plan régulier, organisé autour d’une place
centrale quadrangulaire, bordée de bâtiments comportant des
galeries au rez-de-chaussée.
Bastille :
ouvrage extérieur placé en avant d’une fortification pour en
défendre les accès ; la bastille se distingue de la barbacane
par son plan fermé et la présence d’une garnison propre.
Bastion :
ouvrage bas de forme pentagonale, établi en saillie vers la
campagne, faisant avant-corps sur l’enceinte à laquelle il est
attaché ; servant de plate-forme pour armes à feu, canons,
fusils et mousquets, il permet d’assurer le flanquement réciproque
des courtines, des autres bastions et des dehors, par des tirs
rasants de mousquetterie et de canons légers ; il permet en
outre les tirs de face lointains avec ses canons à longue portée ;
remplaçant les tours rondes ou carrées des anciennes forteresses,
il comprend deux faces, deux flancs et une gorge.
Batterie :
emplacement aménagé pour recevoir un groupe de canons tirant dans
une direction commune.
Beffroi :
tour à l’origine isolée ou tourelle s’élevant au-dessus d’un
hôtel de ville, contenant les cloches de la commune qui servaient
notamment de signal d’alarme en cas de danger.
Berme :
espace plan laissé entre le pied du rempart et le fossé, ou entre
le pied du rempart et la pente de la montagne.
Besace :
disposition de blocs de pierre à la rencontre de deux murs formant
angle, alternativement en carreau et en boutisse, de manière à les
rendre parfaitement solidaires des deux pans de murs.
Bombarde :
grosse bouche à feu primitive, qui lançait non pas des bombes mais
des pierres.
Bombe :
projectile explosif tiré par un mortier, ayant une trajectoire
courbe permettant d’atteindre l’intérieur d’une place ;
arme imprécise, au tir lent de 3 coups/heure et de poids énorme
dont le rôle devint croissant durant le règne de Louis XIV.
Bonnet-de-prêtre :
ouvrage extérieur d’une place en forme de double tenaille
présentant trois angles saillants et deux angles rentrants.
Bonnette :
petit ravelin palissadé, à angle saillant et à deux faces, souvent
construit en avant du glacis.
Bossage :
saillie sur la face de parement de blocs de pierres taillées,
arrondie ou en pointe de diamant, formant ainsi un motif décoratif
en relief sur la façade d’un mur.
Boudin :
voir Tore
Boulevard :
ouvrage bas de fortification avancée, constitué d’une plateforme
pouvant recevoir de l’artillerie ; apparaissant au XVIe
siècle, il est en général placé en avant d’anciennes
fortifications non adaptées à l’artillerie.
Boulin
(trou de) : trou laissé dans la maçonnerie après la
dépose des boulins, pièces de bois servant à échafauder.
Bourg
castral : ensemble des habitations des personnels du château
et de la garnison, incluses dans une enceinte entourant le château
fort ou le donjon.
Boutisse :
bloc de pierre de taille d’un mur dont la plus grande dimension est
placée dans le sens de l’épaisseur de ce mur et la plus petite
face est visible en parement; les murs de qualité sont construits en
pierres de taille posées alternativement de manière longitudinale,
en « parpaings » ou « carreaux », et de
manière transversale, en « boutisses » ; dans le
cas des remparts, les pierres en boutisses correspondent aux
contreforts qui en renforcent le parement en maçonnerie.
Braie :
enceinte basse en palissade, parfois construite en pierre, qui double
l’enceinte principale en avancée des fortifications, faite pour
abriter les premiers défenseurs d’une place forte ; voir
également « fausse-braye ».
Bretèche :
petit ouvrage rectangulaire édifié en surplomb d’un mur et dont
le sol est percé de trous, comme le mâchicoulis, pour permettre le
flanquement vertical par tir fichant.
Campanile :
petit clocher placé sur le faîte d’un toit ; en italien,
clocher indépendant de l’édifice principal.
Canonnière :
meurtrière utilisée pour le tir des armes à feu, canons et
fusils ; les meurtrières, dès le XVe siècle, prennent le nom
de canonnières, même quand leurs dimensions ne permettent pas leur
usage par des armes de gros calibre ; celles réservées aux
canons comprennent une embrasure et une chambre de tir.
Capitale :
ligne passant successivement par les saillants d’un ouvrage et de
son chemin couvert, qui dans un ouvrage régulier en constitue la
bissectrice.
Caponnière :
petit ouvrage massé de fortification, implanté au fond du fossé et
adossé à l’escarpe, permettant le tir au fond des fossés et
participant avec les tenailles à la protection de la base des
courtines.
Caponnière
de liaison : cheminement de sûreté, protégé latéralement
par un ou deux talus longitudinaux plus élevés qu’un homme
debout, parfois parés de maçonnerie, qui permet de relier les
ouvrages extérieurs à l’enceinte principale, parfois équipés de
banquettes de tir, pouvant se réduire à un simple mur de fusillade.
Souvent transformée au XIXe siècle en gaine de circulation protégée
par deux murs à créneaux de fusillade et une toiture.
Carreau :
bloc de pierre de taille placée longitudinalement dans un mur, dont
la grande face est visible en parement et la plus courte est incluse
dans l’épaisseur de la maçonnerie.
Casemate :
souterrain voûté construit dans le corps d’un ouvrage, bastion,
demi-lune, courtine ou rempart, où l’on pratique des ouvertures,
appelées embrasures, pour tirer le canon à couvert; elles doivent
être « à l’épreuve » (des bombes) ; le
problème majeur était l’évacuation des fumées ; la poudre
« Vieille », sans fumée ne date que de la fin du XIX°
siècle.
Caserne :
grand corps de logis construit ordinairement le long d’une
courtine, au pied du rempart d’une place pour y loger les soldats
et les officiers de la garnison.
Château :
vaste habitation servant de demeure seigneuriale, ordinairement
située sur une hauteur ; fortifiée avec des tours et entourée
de fossés, c’est un château fort qui a, à la fois, une
fonction symbolique et une fonctionnalité militaire par son rôle
défensif de point d’appui.
Châtelet :
ouvrage compact constitué de deux tours encadrant un bâtiment
comportant une tour.
Chemin
couvert : espace de 10 à 12 mètres de largeur pratiqué
sur le bord extérieur du fossé, le long du tracé de la
contrescarpe et couvert par une élévation de terre servant de
parapet et pourvue d’une banquette permettant de tirer sur le
glacis.
Chemin
de ronde : galerie de circulation abritée par un parapet ou
un crénelage au sommet des courtines et des tours.
Chemise :
enceinte basse de maçonnerie entourant à faible distance la base
d’une tour ou d’un donjon pour assurer sa protection rapprochée.
Circonvallation
(ligne de) : ligne de retranchement construite par les
assiégeants pour se protéger contre les attaques venant de
l’extérieur, menées par une armée de secours éventuelle.
Citadelle :
(XVe siècle, de l’italien citadella, petite ville)
forteresse qui commande une ville ; « lieu particulier
d’une place forte, fortifié du côté de la ville et du côté de
la campagne, dont l’objet est de renfermer des troupes pour
contenir les habitants dans l’obéissance du Prince et de résister
à l’ennemi en cas d’attaque » d’après Leblond cité
par J. P. Rorive (op. cit.).
Clef
pierre au centre d’une voûte ou d’un arc qui en bloque la
construction.
Commandement :
état d’un ouvrage qui en domine un autre par sa hauteur, ce qui
lui permet de l’observer et, éventuellement, de le battre de ses
feux.
Contrescarpe :
talus aussi vertical que possible bordant le fossé vers l’extérieur,
souvent paré de maçonnerie.
Contrefort :
élément de maçonnerie dressé sur la face extérieure d’un
ouvrage pour le raidir ou pour s’opposer à une poussée.
Contre-garde :
ouvrage extérieur bas, en équerre, placé dans le fossé devant un
bastion pour le protéger à distance tout en doublant la ligne de
feu, ses faces sont parallèles à celles du bastion.
Contre-mine :
travail identique à la mine, mais conduit par l’assiégé pour
déjouer les travaux de sape et de mine.
Contrevallation
(ligne de) : ligne de retranchement construite par les
assiégeants pour encercler la ville et les assiégés de manière
étanche et parer ainsi à une sortie des défenseurs.
Corbeau :
grosse pierre ou pièce de bois en saillie sur le parement d’un
mur, pour soutenir l’extrémité d’une poutre ou d’une
corniche.
Cordon :
moulure décorative torique, peu saillante, de l’ordre de vingt à
trente centimètres, régnant le long d’un rempart pour souligner
la séparation entre le parapet et l’escarpe.
Corniche :
couronnement continu en saillie, le plus souvent horizontal, d’un
élément ou d’une construction.
Corps
de garde : bâtiment où se tiennent pendant leur service
les personnels désignés pour le service de garde.
Couleuvrine
ou coulevrine : arme à feu ancienne, mal définie, caractérisée
seulement par sa forme allongée rappelant le couleuvre ; la
« couleuvrine à main » fut, au début du XVe siècle, la
première arme à feu portative.
Courtine :
dans une enceinte, pan de muraille ou de rempart épais et continu
joignant deux tours ou deux bastions voisins.
Créneau :
échancrure rectangulaire ménagée à la partie supérieure d’un
mur de fortification ou d’un parapet, entre deux merlons,
permettant le tir contre un assaillant ; les sommets des
enceintes médiévales présentent une alternance de merlons et de
créneaux.
Crénelage :
en fortification, parapet situé au sommet des ouvrages et composé
d’une alternance de parties pleines : les merlons, et de
parties creuses : les créneaux.
Cul-de-lampe :
organe en surplomb pour supporter un élément en saillie.
Dehors :
ouvrage extérieur, détaché de l’enceinte principale dont la
fonction est de couvrir certaine partie de la forteresse, de
multiplier les défenses ou de défendre des positions importantes.
Demi-lune :
ouvrage triangulaire, cerné de fossés, placé en avant des portes
et des courtines pour les couvrir et couvrir simultanément les
bastions voisins qui, réciproquement, assurent le flanquement des
faces de la demi-lune.
Déraser :
destruction partielle d’une construction en vue d’en diminuer
l’élévation.
Donjon :
Grosse tour principale d’un château médiéval, ordinairement
séparée des autres constructions, qui est la demeure du seigneur.
Nombre de forteresses médiévales n’étaient formées que d’un
simple donjon, entouré d’une enceinte et d’un fossé.
Echauguette :
voir guérite.
Echelle
(d’une carte) : rapport entre la distance figurée sur la
carte et la distance réelle sur le terrain; du moins détaillé au
plus détaillé, on distingue les cartes à petite échelle, ou à
grande échelle et, enfin les plans.
Embrasure :
synonyme de créneau, ouverture dans un parapet ou une casemate pour
permettre le tir (on distingue les embrasures en crêtes ou les
embrasures à la française).
Enceinte :
mur de clôture fortifié, édifié en périphérie d’une place
forte.
Encorbellement :
construction en saillie ou en surplomb d’un mur, soutenue au moyen
d’un ou plusieurs corbeaux.
Epaule :
point de jonction des flancs et des faces d’un bastion, formant
l’angle d’épaule.
Eperon :
élévation de terrain marquant un ressaut, comprise entre deux
vallées confluentes.
Escarpe :
parement d’une enceinte ou paroi d’un fossé du côté de la
place.
Face :
les deux côtés les plus extérieurs d’un bastion qui en forment
l’angle saillant.
Facerie :
contrat entre riverains frontaliers autorisant la libre divagation
des troupeaux en pacage de part et d’autre de la frontière,
elle-même non matérialisée sur les estives, sauf par des bornes
qui s’égrènent le long de la ligne symbolique.
Fausse-braye :
ouvrage, en forme de braie remparée, formant un fragment, ou un
secteur, d’enceinte supplémentaire en contrebas de bastions et de
courtines trop élevés; élément caractéristique de la
fortification de montagne, elle constitue alors une enceinte
supplémentaire en contrebas d’un bastion ou d’une courtine trop
élevé, soit une espèce de chemin couvert servant d’enceinte de
combat, afin d’appliquer plusieurs niveaux efficaces de tir rasants
contre l’assaillant.
Flanc :
les deux côtés d’un bastion joignant les épaules à la courtine;
son rôle est de permettre le flanquement de la courtine adjacente.
Flanquement :
disposition, ou action, permettant d’appliquer des tirs rasants
parallèlement à une ligne de défense et devant celle-ci ;
ouvrage en saillie battant de son tir les ouvrages voisins
parallèlement à leur ligne de fortification; un ouvrage est dit
flanqué par lorsque les ouvrages voisins permettent de le
protéger par des tirs de flanquement.
For
ou Fuero, du latin forum qui signifie « place
publique », puis « tribunal » : expression
équivalente à l’espagnol Fuero, employée au XVIe siècle
dans les régions méridionales de la France, au sens de ‘coutume
locale’. For désigne à l’origine l’ensemble fort complexe de
règles institutionnelles, de chartes traditionnelles et de
conventions coutumières garantissant des privilèges et libertés
qui s’appliquaient en droit public et en droit privé. Des Fors ont
été accordés à des villes ou des territoires par le pouvoir royal
au cours des XIe, XIIe et XIIIe siècles, dans le Sud-ouest de la
France, en Navarre et en Espagne. Chaque vallée ou bourg avait son
propre « For » L’ensemble était regroupé en un « For
Général ». Le « For de Navarre », adapté sous
Henri IV afin de le clarifier, fut officiellement adopté le 14 mars
1608. Il contenait 450 articles. Il fut promulgué sous forme de loi
en 1611 sous la régence de Marie de Médicis.
Fortification :
ensemble des ouvrages destinés à assurer la défense d’une place
forte ; action de pourvoir une place ou une cité d’ouvrages
destinés à la protéger contre une armée ennemie en arrêtant, ou
retardant sa progression.
Fossé :
coupure, sèche ou remplie d’eau entourant la place et ses dehors.
Fourneau
de mine espèce de chambre souterraine creusée à l’extrémité
d’une galerie de mine, ou de contre-mine, pour y enfermer toute la
poudre dont la mine doit être chargée.
Front :
partie d’une enceinte comprise entre les prolongements des
capitales de deux bastions voisins et faisant face à la progression
de l’adversaire.
Fronton :
Partie supérieure d’un édifice ou d’une ouverture, porte ou
fenêtre, dont il constitue le couronnement, de forme généralement
triangulaire ou en plein cintre.
Fruit :
obliquité d’un mur par rapport à la verticale : quand la
base d’un mur est en avant de l’aplomb pris à son sommet, on dit
qu’il a du fruit.
Fusil :
arme à feu, se chargeant par le canon, mis au point en France au
XVIIe siècle et adopté par l’infanterie à partir de 1703 ;
il ne connut aucune amélioration notable avant le XIXe siècle.
Garde-corps :
terme générique désignant tout élément placé à hauteur d’appui
afin d’empêcher une chute dans le vide.
Glacis :
ensemble des terres disposées en plan faiblement incliné raccordant
la crête du chemin couvert au niveau naturel du terrain; le glacis
était gazonné et soigneusement entretenu.
Gorge :
partie arrière d’un ouvrage, d’une tour ou d’un bastion
donnant vers l’intérieur de la fortification.
Grades :
Maître
(Mestre) de camp : Colonel dans l’infanterie, puis uniquement dans
la cavalerie
Maréchal
de camp : Brigadier, puis général de brigade
Lieutenant-général :
Général de division
Guérite :
(terme usité dès Jean Errard) poste de guet ou de combat en forme
de petite tourelle ronde ou polygonale, posée en saillie sur un
cul-de-lampe, un contrefort ou une console, en bois puis en pierre ;
placée en surplomb sur une escarpe, une courtine, une muraille ou
une tour, une guérite est dotée de meurtrières servant pour le tir
et l’observation; on plaçait des guérites aux pointes et épaules
des bastions, parfois des demi-lunes ; appelée échauguette
à l’époque médiévale.
Herse :
lourd grillage ou grille mobile, servant de contre-porte, coulissant
verticalement dans des rainures pratiquées de part et d’autre dans
les montants en pierre d’une porte pour en interdire le passage à
un assaillant.
Hourd :
chemin de ronde en bois posé en encorbellement sur une muraille, ou
mâchicoulis en bois.
Lanterneau :
petite construction aux proportions massées éclairant un comble ou
l’espace compris sous une charpente.
Lanternon :
petite construction élancée en forme de lanterne, installée au
sommet d’un toit et percée de fenêtres.
Livre :
-
unité de poids ancienne, valant, suivant la région de 380 à 552 grammes, se divisant en douze ou seize onces selon les régions.
-
monnaie ancienne représentant à l’origine un poids d’une livre d’argent et moins de cinq grammes à l’établissement du système métrique.
Latrine :
lieu d’aisance établi dans une petite construction en surplomb sur
l’extérieur d’un bâtiment.
Lucarne :
baie aménagée dans un toit pour éclairer un comble; les lucarnes à
la Mansart sont généralement à fronton.
Lunette :
redoute en forme de petit bastion ou demi-lune isolée placée en
avant du glacis pour surveiller une direction particulière.
Mâchicoulis :
galerie de pierre extérieure, qui peut être en encorbellement,
soutenue par des corbeaux ou sur arcs, placée au sommet des murs
d’une fortification et percée d’une suite de petites ouvertures
permettant de lancer des projectiles variés ou le tir vertical
d’armes à feu; les mâchicoulis remplacèrent les hourds à partir
du XII° siècle.
Mansart
(comble à la) : charpente à combles brisé, à deux pentes
très différentes; cette dénomination provient du nom de
l’architecte François Mansart (1598-1666), auquel est attribué la
paternité de ce genre de charpente ; combles à la Mansart =
combles brisés.
Merlon :
massif de maçonnerie pleine constituant l’élément de parapet
compris entre deux créneaux; le merlon est parfois percé
d’archères.
Mesures
de longueur :
Pied
= 12 pouces, soit 0,33 mètre, (3 pieds = 1 mètre)
Pas
= 4 pieds, soit 1,389 mètres
Toise
= 6 pieds soit 1,949 mètre
(20
mètres = 10, 2617 toises et 50 mètres = 25,65 toises)
Lieue
= 2.000 toises, soit 3,898 Km
=
3.000 toises en Navarre, soit 5,847 Km selon le géographe Roussel
Pouce
= 1/12 de pied, soit 2,7 cm
Ligne
= 1/12 de pouce, soit 0,225 cm
Mesures
de surface :
1
toise carrée = 3,80 m2.
Mesures
de volume :
1
toise cube = 7,4 m3
Mesures
de capacité :
La
pinte vaut 0,93 litre à Paris
Le
pot vaut environ 6 litres
La
barrique: mesure d’environ 300 litres.
Meurtrière :
fente longitudinale pratiquée dans une muraille pour permettre le
tir sur les assaillants; appelée archère à l’époque de l’arc
puis canonnière lors de l’apparition des armes à feu: mousquets,
fusils et canons d’artillerie.
Mine :
cheminement souterrain construit par l’assiégeant pour parvenir
sous la muraille et y ménager une chambre afin d’obtenir son
écroulement.
Mousquet :
arme à feu portative utilisée par l’infanterie espagnole au début
du XVIe siècle et introduite en France après la bataille de Pavie
(1525); jusqu’en 1650, il était appuyé pour le tir sur une
fourquine; pesant 16 livres avec la fourquine, il envoyait à une
distance de 2 ou 300 mètres une balle de 50 g. à une cadence de un
coup toutes les cinq minutes.
Mousquetaire :
jusqu’à l’adoption du fusil, soldat d’infanterie armé du
mousquet; au début du XVIIe siècle, gentilhomme appartenant l’une
des deux compagnies à cheval préposées à la garde du roi et de
Richelieu, puis de Mazarin.
Mur
de fusillade ou Pavois ou Garde-corps : mur
percé de meurtrières protégeant de la fusillade les gens se
trouvant sur un chemin de ronde.
Muraille :
ensemble de murs épais formant une enceinte de défense, parfois
renforcée par des contreforts verticaux, comportant quelquefois des
mâchicoulis entre ces contreforts.
Oplite :
roche résistante de la famille des marbres, datant du Trias
supérieur, de couleur verte foncée, rayée de filets jaunes
entrecroisés.
Orillon :
forme arrondie, demi-circulaire faisant saillie de l’épaule de
certains bastions qui en masque et en protége le flanc.
Ouvrage :
construction fortifiée isolée, ou autonome faisant partie d’un
ensemble.
Ouvrage
à Cornes : grande pièce détachée, avancée vers la
campagne composée de deux demi-bastions bordés de deux ailes ;
son rôle est de projeter un front bastionné très en avant du corps
de place sur un secteur particulièrement exposé, soit en milieu de
courtine, soit en capitale de bastion, afin d’occuper quelque
hauteur, ou de couvrir des parties faibles d’un ouvrage ; un
ouvrage à cornes est lui-même souvent couvert en avant par un
ravelin, ou une demi-lune.
Ouvrage
extérieur : ouvrage construit hors des remparts pour en
couvrir les points faibles ; parmi eux, on distingue les dehors
qui, sans être attachés au corps de place, sont construits dans son
fossé et les ouvrages avancés, construits au-delà de l’enceinte
de combat constituée par le chemin couvert.
Panneresse :
désigne une brique dont le plus grand côté est visible en
parement.
Parapet :
mur de maçonnerie d’épaisseur réduite en avant du chemin de
ronde, ou masse de terre avec parement maçonné pouvant atteindre
six mètres d’épaisseur et deux mètres cinquante de hauteur,
surmontant le rempart et masquant le chemin de ronde; il sert à
protéger du feu de l’ennemi les défenseurs d’un rempart.
Parement :
surface extérieure et visible d’un mur ou d’un rempart ; le
parement d’un rempart pouvait atteindre 80 centimètres à 1 mètre
d’épaisseur ; la face de parement d’une pierre est la face
qui constituera le parement.
Parpaing :
bloc de pierre de taille d’un mur, dont la plus grande dimension
est placée dans le sens de l’épaisseur de ce mur et qui est
traversant sur toute l’épaisseur du mur. les plus petites faces
sont visibles en parement intérieur et extérieur.
Pas-de-souris :
escalier en pierres étroit et dérobé permettant de gravir la
contrescarpe d’un fossé pour accéder au terre-plein d’une
demi-lune, ou d’une place d’armes.
Pavage :
pavement réalisé avec des pavés ou des gros galets.
Pavement :
revêtement de sol constitué d’un ensemble de pierres, de terres
cuites, posé sur une forme qui en constitue le support: pavage,
carrelage, dallage, mosaïque en sont des variétés.
Pierre
de taille : pierre dont toutes les faces sont dressées,
c’est-à-dire qu’elles sont planes et perpendiculaires.
Place
d’armes :
-
espace libre au centre d’une place pour rassembler les troupes et y conduire l’exercice,
-
espace élargi du chemin couvert permettant le regroupement de soldats en vue d’une sortie; suivant l’angle dans lequel elle est établie, on distingue la place d’armes saillante ou la place d’armes rentrante.
Place
forte : lieu entièrement clos par des fortifications.
Plinthe :
saillie plate située à la partie inférieure d’un mur, d’une
escarpe ou d’une colonne, destinée à son renforcement contre les
tirs directs et à rendre plus difficile le percement de mines.
Poliorcétique :
Art d’assiéger les villes, par extension art et science du siège.
Pont
dormant : pont, ou partie de pont, fixe construit sur le
fossé d’une place pour communiquer vers les ouvrages extérieurs.
Pont-levis:
pont au-dessus d’un fossé que l’on peut lever pour en interdire
le franchissement; on en distingue deux types par leur mode de
fonctionnement:
-
à flèches : un jeu de poutres pivotantes munies de contrepoids sert à relever le pont-levis,
-
à bascules : la partie intérieure du pont-levis, servant de contrepoids s’enfonce dans une fosse, la fosse de bascule, lorsque le pont se relève.
Poterne :
petite ouverture dérobée placée au pied d’une courtine qui donne
issue dans les fossés, permettant aux soldats de la garnison de
sortir de l’enceinte principale sans être vus des assiégeants.
Rambarde :
synonyme de garde-corps.
Rampe :
passage en plan incliné sans marches permettant de passer d’un
niveau à un autre.
Ravelin :
demi-lune dont les deux faces formant saillant se prolongent par deux
flancs parallèles entre eux, lui conférant une forme quasi
pentagonale.
Redent
ou redan : ouvrage de la fortification bastionnée en
angle saillant et en forme de décrochement où l’on peut placer
une meurtrière flanquante, d’une largeur suffisante à accueillir
de petites pièces d’artillerie, servant à défendre une courtine,
un passage ou une sortie.
Redoute :
petit fort construit en terre ou en maçonnerie.
Refend
(mur de) : mur porteur divisant l’espace intérieur d’un
bâtiment.
Rempart :
clôture d’une place constitué d’une masse, ou d’une levée de
terre retenue par un mur de soutènement ou un revêtement maçonné
qui forme l’escarpe; un mur est dit remparé lorsqu’il est
renforcé du côté intérieur par une levée de terre.
Sape :
ensemble des travaux souterrains menés par l’assiégeant lors d’un
siège; tranchée creusée sous un mur pour provoquer son
effondrement.
Secours
(porte du) : porte destinée à permettre l’entrée dans
une citadelle, d’une armée complémentaire venant se porter au
secours de la garnison assiégée, par la campagne après avoir forcé
le blocus ennemi.
Secours
(armée de) : dans tout siège, une « armée de
secours » est attendue dans un délai de un à trois mois afin
de débloquer la place investie en attaquant de l’extérieur les
assaillants malgré la ligne de circonvallation et en faisant
pénétrer dans la citadelle assiégée hommes munitions et vivres
par la « porte du secours ».
Tenaille :
ouvrage bas ou petit rempart, souvent réduit à un simple parapet,
situé entre deux bastions encadrant, dont il prolonge les faces, et
dont la partie centrale est en retrait, placé en contrebas d’une
courtine pour la protéger contre les tentatives de sape et les coups
directs d’artillerie contre la base de l’escarpe.
Tir
en barbette : Tir au-dessus du parapet remparé en l’absence
d’embrasure.
Tir
de flanquement : tir parallèle à la ligne des
fortifications.
Tir
frontal : tir perpendiculaire à la ligne des
fortifications.
Toise :
unité de longueur ancienne valant 1,949 mètre, se divisant en 6
pieds (1 pied = 0,324 mètre), eux-mêmes divisés en douze pouces (1
pouce = 2,7 centimètre) de douze lignes (1 ligne = 2,25
millimètre) ; 1 toise carrée vaut alors 3,7987 m2,
ou 3,80 m2.
Tore :
également appelé boudin, moulure convexe dont le profil est
un demi-cercle, ornement employé à toutes les époques de l’art,
qui peut être uni ou décoré.
Tour :
édifice comportant une élévation importante au regard de son plan
en général massé et, par extension tour de défense, tour d’une
porte de ville ou de château.
Traverse :
élévation de terre ou de maçonnerie occupant la largeur d’un
chemin de ronde ou d’un chemin couvert, destinée à protéger
latéralement les troupes et les canons des tirs d’enfilade.
Tympan :
élément situé en partie haute d’une ouverture, porte ou baie,
généralement plein, qui peut être le support de motifs
ornementaux.
Voûte :
couverture intérieure d’un édifice, construite en maçonnerie ;
la voûte en berceau est une voûte en plein cintre au moins deux
fois plus longue que large.
Unité
du 49e régiment d’infanterie vers 1895
sur l’actuel Fronton municipal
(document
personnel)
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