5. Organismes de recherche et fonds d'archives
Le Centre d’Etudes d’Histoire de la Défense (CEHD)
Créé
par arrêté du 17 novembre 1994 et installé au château de
Vincennes le 23 février 1995, le Centre d’Etudes d’Histoire de
la Défense (CEHD.) est placé sous l’autorité du ministre de la
Défense et relève du Secrétaire général pour l’Administration.
Il a pour mission, en liaison avec le Service historique de la
Défense, de promouvoir l’histoire militaire et d’animer la
recherche relative à l’histoire de la défense sous tous ses
aspects et pour toutes les périodes historiques. L’une des
commissions immédiatement créée à l’automne 1995, le Séminaire
Bastion, reçut pour mission d’étudier l’histoire de la
fortification et de réfléchir à l’évolution du couple
antagoniste artillerie/fortification. Le Centre d’Etudes d’Histoire
de la Défense est statutairement placé sous la direction d’un
professeur des universités en exercice. Il dispose d’un comité
directeur constitué de personnalités du monde de l’Université et
de celui de la Défense. Il constitue ainsi un carrefour entre ces
deux mondes dans le domaine de l’histoire.
Le Service Historique de l’Armée de Terre (SHAT)
Installés
à partir de 1948 au château de Vincennes, fondé au cours du XIIe
siècle, les services historiques des Armées sont les héritiers du
Dépôt de la Guerre créé par Louvois en 1688. Ainsi, les trésors
du patrimoine historique français qu’ils conservent, sont abrités
dans le cadre prestigieux du château entre le haut donjon de Charles
V et le pavillon de Louis XIV. Par l’ampleur des collections
conservées, Vincennes est le troisième lieu de mémoire en France
après les Archives nationales et la Bibliothèque nationale de
France. Le Service Historique de l’Armée de Terre (SHAT), héritier
du dépôt de la guerre qui existe depuis plus de trois siècles,
occupe une place particulière à cause de son ancienneté. Organisme
relevant du ministre de la Défense le SHAT est dépositaire des
archives produites par l’administration de la Défense Nationale,
ainsi que par les unités de l’armée de terre depuis le règne de
Louis XIII. Gardien d’une partie essentielle de la mémoire des
armées françaises, il a pour mission de collecter, inventorier et
faire connaître le patrimoine écrit du « fait militaire »
en France et sur les théâtres d’opérations extérieures du XVIIe
siècle à nos jours. Il assure également la conservation d’un
important fonds de cartes et plans. Il possède des fonds
iconographiques composés des réalisations, aquarelles et dessins,
des ingénieurs-géographes du Dépôt de la Guerre. Il est chargé
de leur conservation et de leur communication : chaque jour,
cent chercheurs en bénéficient. Il combine un service d’archives,
une bibliothèque patrimoniale et un centre de recherches. Outre
quarante cinq mille cartes et plus de cinquante quatre kilomètres
linéaires d’archives, il possède une importante bibliothèque
patrimoniale, riche de six cent mille ouvrages, dont deux mille
manuscrits, héritière des collections du Dépôt de la Guerre et de
celles des inspections du Génie et de l’Artillerie. Source
privilégiée pour l’architecture militaire de la fortification
bastionnée à la ligne Maginot, le fonds du génie constitue un
gisement capital pour l’histoire de l’urbanisme. La partie la
plus ancienne correspond aux archives du Dépôt des fortifications,
créé en même temps que le comité des fortifications, par la loi
du 10 juillet 1791, dépôt qui comprenait la bibliothèque, les
archives de la fortification et la galerie des plans en relief. Il
fonctionna comme organe d’études et centre de documentation au
profit du comité jusqu’en 1886, date de sa suppression. Il fut
alors remplacé par la section technique du génie de la direction du
génie du ministère de la guerre. Depuis 1989, le Service Historique
de l’Armée de Terre a entrepris la récupération de ces archives.
Les services historiques de la Marine et de l’Armée de l’Air
sont également implantés au château de Vincennes.
Le
SHAT, vieux service né en 1688 par la volonté de Louvois, voit ses
missions précisées par le rapport sur le « Dépôt de la
Guerre » rédigé par le général Meunier le 29 frimaire an
VII. Il y explique que le service doit « conserver la gloire
des héros qui ne sont plus, présenter à ceux qui brûlent de les
imiter un lieu d’étude militaire ». Il conclut que « ces
louables travaux prépareront une riche moisson et pour les fastes de
l’histoire et pour les opérations du gouvernement ».
Cette mission est définie par le titre de Service historique que lui
conféra Clemenceau en 1919.
La Bibliothèque Nationale de France (BNF)
La
BNF est un établissement public national, dont la mission est de
conserver et communiquer le patrimoine documentaire national. Elle
est l’une des plus riches bibliothèques du monde. Son origine
remonte aux collections des rois de France, constituées à partir de
Louis XI mais surtout par François I qui, par l’instauration en
1537 du dépôt légal, en fut le véritable roi fondateur. Elle est
installée à Paris en 1570, ouverte au public en 1692 et a investi
peu à peu le ‘quadrilatère Richelieu’ depuis 1721. Les
collections du site Richelieu sont héritières, pour les plus
anciennes, de la bibliothèque royale de Louis XII. Elles furent
enrichies sous l’impulsion de Colbert, puis par des apports de la
Révolution et de l’Empire. Elle s’est implantée en 1721 dans
l’ancien palais de Mazarin, où fut signé en 1803 la cession de la
Louisiane aux États-Unis. L’hôtel édifié en 1635 sur les
dessins de Pierre Le Muet, fut agrandi par Mansart en 1645. Dans la
cour d’honneur, le bâtiment principal, face à l’entrée,
commencé en 1727 par robert de Cotte, fut achevé en 1735 par son
fils. Bibliothèque du Roi, elle devint Bibliothèque nationale en
1792. L’ensemble fut partiellement reconstruit sous le second
Empire. Son fonds de 910 volumes sous Charles V, de 16 746 sous
Louis XIII, est actuellement supérieur à dix millions de volumes.
S’y ajoutent quinze millions d’estampes, trois cents mille
volumes de manuscrits, six cents mille cartes et plans. Elle s’est,
au XXe siècle, enrichie de deux nouveaux départements, celui de la
musique créé en 1942 et celui des arts du spectacle en 1976.
La
BNF, récemment réorganisée, est actuellement implantée sur
plusieurs sites, dont les principaux sont :
-
le site Richelieu, maintenu dans les bâtiments de l’ancienne « BN », rue de Richelieu, au cœur de Paris, entre la Bourse et le Louvre, comprend les cinq départements des collections spécialisées de la BNF : Manuscrits, Estampes et photographies, Cartes et plans, Musique, Monnaies, médailles et antiques et une salle de référence ;
-
la bibliothèque François Mitterrand construite en 1998 sur le site de Tolbiac, sur les rives de la Seine, conserve les collections des livres imprimés, des périodiques et des documents audiovisuels ;
-
le site de l’Arsenal, rue Sully, où sont installés le département des arts et des spectacles ainsi que la bibliothèque de l’Arsenal, constituée en 1756 par le marquis de Paulmy d’Argenson.
L’Institut Géographique National (IGN)
L’IGN
né en 1940 puis transformé en établissement public en 1967 est
chargé de l’établissement et de la mise à jour de la carte de
base de la France au 1/25 000. Il est ainsi l’héritier direct du
service géographique des armées qui avait achevé la deuxième
carte topographique de la France, connue sous le nom de carte
d’état-major lancée par Napoléon, poursuivant l’œuvre
accomplie par les Cassini sous l’impulsion de Colbert et qui
réalisèrent au XVIII° siècle la première carte topographique de
la France, première carte géométriquement exacte à avoir été
établie dans le monde.
L’IGN
fut créé en 1940 pour remplacer le service géographique des
armées, chargé de l’établissement des cartes d’état-major. Sa
mission est la production et la diffusion de l’information
géographique de référence en France et de la conservation des
fonds géographiques. A ce titre il tient à jour la documentation
géographique institutionnelle et est chargé de la recherche dans le
domaine de la géographie.
La
cartothèque de l’Institut Géographique National, depuis sa
création en 1943, a regroupé I million et demi de documents, dont
500 000 titres datant du XVII) siècle à nos jours. Elle met à
la disposition des lecteurs l’un des fonds cartographique les plus
importants de France, qui comprend, à côté du fonds moderne, un
fonds ancien incluant 2975 cartes manuscrites dressées de 1643 à
1877 provenant des archives du génie, 4400 cartes gravées provenant
du Dépôt de la guerre ainsi que les minutes de la carte de Cassini
et de la carte d’Etat-major. Il inclut les trois générations de
cartes de base de la France, la carte de Cassini du XVIII° siècle à
l’échelle de 1 ligne pour 100 toises, soit environ au 1/86 400, la
carte d’état-major du XIX° siècle au 1/80 000 et la carte au
1/25 000 du XX° siècle.
Le Musée des Plans en Relief
La
collection royale des plans en reliefs est créée en 1668, à
l’initiative de Louvois, ministre de la Guerre de Louis XIV.
Collection homogène et cohérente au 1/600. Les Plans en Reliefs
sont des maquettes des places fortes. Outils stratégiques, ils
représentaient les villes et leurs campagne environnante jusqu’aux
limites des portées d’artillerie. Ils permettaient ainsi de
programmer la modification d’ouvrages militaires ou de simuler des
sièges. Cet ensemble, devenu collection royale, se développa
ensuite au rythme des conquêtes de Louis XIV et de Louis XV. Il
était lié à la défense du territoire aux frontières du royaume.
Conservés aux Tuileries puis dans la Grande Galerie du Louvre, les
Plans-reliefs ont été transférés en 1777 dans les combles des
Invalides et furent alors presque tous restaurés. La restauration se
poursuivit sous la Révolution et l’Empire et ne s’acheva
qu’après la guerre de 1870 et l’abandon de la construction des
fortifications bastionnées. La collection comprend aujourd’hui 100
Plans-reliefs au 1/600.
Il
n’est fait aucune mention d’un plan en relief de
Saint-Jean-Pied-de-Port dans l’inventaire établi par Antoine de
Roux et inséré dans le livre Les plans en relief des places du
Roy qui détaille les plans encore existant, les plans disparus
dont on possède des documents iconographiques et les plans disparus
dont on ne dispose d’aucun document.
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